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Saint-Pierre et Miquelon
Je m'appelle Guy Cormier. Je suis à né Saint-Pierre de parents Miquelonais en 1930, et mon père était André Cormier et ma mère Jeanne [Curette]. Chacun vivait de, de ses produits, celui qui, celui qui voulait vraiment travailler avait sa vache pis le cheval, les poules, la mer, les moutons, on vivait pour ainsi dire en autarcie presque et y fallait naturellement entretenir ces jardins-là, les prés, faire les foins et c'était beaucoup la femme et les enfants qui travaillaient au jardin parce que le père, le père allait pêcher la morue en dorice et nous, bien, je me rappelle, on était pas très contents : y fallait rester des heures et des heures dans le jardin à enlever les mauvaises herbes. Quelques fois, on se sauvait un peu comme courir dans la plaine derrière, y avait des oiseaux et tout ça. Y fallait revenir pour, et pis aller chercher la vache le soir ainsi de suite. Je me rappelle une anecdote là-dessus : ma mère malade couchée, mon père parti à la, parti à la pêche et la vache avait commencé à vêler dans l'étable. Quand j'ai vu ça j'étais, j'étais horrifié! J'ai dit : « Qu'est-ce qui se passe? Qu'est-ce qui se passe? » J'avais, j'sais pas, 5-6 ans, 6-7 ans, et ma mère m'a dit : « Va vite chercher là. » Y avait un monsieur, un vieux qui avait cessé la pêche. A dit : « Va-t-en vite le chercher. » Pis on est arrivés : ça y est, le veau naissait. C'est pour vous dire on s'occupait comme ça. On avait l'habitude de vivre comme ça, on était, y avait pas de chauffage central, c'était le poêle à charbon, on faisait du feu jusqu'à 10 h le soir et puis attention, on faisait chauffer une brique dans le, dans le four et puis entourée d'un morceau de tissu, on le mettait dans le lit, mais à 2-3 h du matin, y faisait froid! Ça avoisinait les zéros degrés sûrement dans la chambre. Y fallait se lever le matin à 6 ou 7 h, pis le père faisait le feu pis là on descendait, on descendait. Mais on était habitués au froid, on s'amusait avec des, c'était des traînes qu'on appelait, des traînes, c'est notre père qui faisait ça, on faisait des, y avait pas de luge si vous voulez, on faisait des descentes [brisées] parce que les rues n'étaient pas dégagées, fallait monter sur les tas de, sur les tas de neige et tout ça… Y avait un violon dans presque toutes les familles, quand c'était pas plusieurs, et puis y jouaient beaucoup de violon et on faisait aussi du théâtre, c'est venu après avec les curés. Les curés nous faisaient faire des pièces et j'ai vu moi-même jouer trois pièces dans l'hiver. C'était bien organisé et y avait l'orchestre entre chaque, chaque, chaque pièce y avait l'orchestre qui jouait. C'était convivial, c'était. On était habitués, on se contentait de peu. On voyait pas la richesse ni ci, ni ça : on était contents. On avait à manger pis bon et on s'amusait avec peu de choses. On travaillait. On avait pas le temps de s'amuser.
| Titre : | Saint-Pierre et Miquelon |
| Description : | Guy Cormier, de Saint-Pierre et Miquelon, parle de la vie quotidienne du temps de sa jeunesse. |
| Sujets : | familles |
| Source : | Connections Productions |
| Langue : | français |
| Date : | 2007-02-19 |
| Créateur : | Connections Productions |










