Axe 1 : édition 4
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Louis Du Pont Duchambon De Vergor (1713-v. 1775) ![]() Né en France, Louis Du Pont Duchambon de Vergor entre dans l’armée en 1730. Il fait son service de routine à l’île Royale, avant d’être délégué à l’île Saint-Jean en 1737, au poste de commandement de son père Louis Du Pont Duchambon. Dépêché aux commandes du fort Beauséjour en 1754, il fait face à Monckton et à ses troupes au printemps de 1755, ne leur offrant toutefois que peu d’opposition. En effet, bien que Vergor dispose de fortifications régulières, d’une artillerie suffisante et de 160 soldats des troupes de la Marine, il est d’avis que Beauséjour est « dans un bien triste état et capable par son peu de deffense de deshonnorer le plus brave officier ». Selon plusieurs sources toutefois, Vergor n’est simplement pas fait pour commander dans l’armée et ses avancements professionnels sont grandement liés à son protecteur, l’intendant Bigot. Il est d’ailleurs à l’origine d’une situation particulièrement tragique puisque, ayant sollicité l’aide des Acadiens de la région lors de l’attaque des troupes de Monckton, Vergor rédige un document affirmant qu’il les avait forcés, sous peine de mort, à porter les armes. Si la missive apaise les craintes des Acadiens face à la neutralité promise aux Anglais, cet incident précipite la solution définitive envisagée par les Britanniques quant au problème de la neutralité acadienne. Quelques semaines après la capitulation de Vergor et celle de Villeray au fort Gaspereau, les Acadiens sont rassemblés et déportés. La compétence de Vergor et de Villeray fut d’ailleurs mise en doute en 1757, alors que ceux-ci sont sommés de comparaître devant le conseil de guerre de Québec. Avec la protection de Bigot et des militaires, il furent tous deux acquittés. Reprenant du service par la suite, Vergor est choisi en 1759 pour commander un poste de garde près de Québec. Malheureusement pour lui, c’est à ce même poste que le britannique James Wolfe débarque dans la nuit du 12 au 13 septembre 1759. Officiellement en raison de la rapidité et de la surprise de l’attaque, Vergor et ses troupes ne réussissent pas à répliquer, et les hommes qui le purent allèrent se réfugier dans la citadelle. Les dés étaient jetés: il ne restait plus que quelques heures avant que la Nouvelle-France ne soit définitivement intégrée à l’Amérique du Nord britannique. Vergor ne reçut aucun blâme pour son rôle lors du débarquement britannique, mais rapatrié en France, les blessures subies durant l’assaut l’empêchèrent de continuer son service dans l’armée. Il mourut dans la pauvreté, après 1775. |