Héritier d’une riche famille de
Grande-Bretagne,
Cornwallis
est reçu
à la cour dès l’âge de douze ans et
s’enrôle dans l’armée britannique à
dix-huit ans. Fait major du 20e régiment en
1734, il participe à la bataille des
Flandres en 1744 et, suite à la défaite
anglaise face à la France, il est posté
à Édimbourg (Écosse) où il connaît plus de succès.
Lorsque prend fin la guerre de Succession
d’Autriche (1744-1748) et que Louisbourg est
restituée à la France, il est déterminé par
les dirigeants britanniques qu’une colonie
protestante serait fondée en Nouvelle-Écosse,
pour faire contrepoids à la population acadienne. À
cet effet, Cornwallis est appointé à Chibouctou en
juin 1749 en compagnie de 2000 colons britanniques,
où il fonde la nouvelle colonie anglaise d’Halifax.
Dès son arrivée, les autorités britanniques le
chargent aussi d’obtenir la signature du serment
d’allégeance inconditionnelle des Acadiens, qui y
résistent depuis plusieurs décennies. Par rapport
à cette dernière tâche, Cornwallis se voit incapable
de satisfaire ses dirigeants.
Pour ce qui est de sa mission première,
l’établissement d’Halifax, il s’y consacre
jusqu’en 1752, alors que de nombreuses plaintes
au sujet des finances de la colonie entraînent
sa démission. Malgré sa détermination à combattre
la présence française à Louisbourg et à mener à
bien la fondation d’Halifax, il n’a pu prémunir
les nouveaux habitants contre la difficile vie
coloniale ni contre les raids continuels des
Mi’kmaqs. À son départ, l’avenir de la colonie
n’est donc pas assuré.
De retour en Grande-Bretagne, il continue sa
double carrière de politicien et d’officier militaire.
Membre du Conseil de Westminster jusqu’en 1762, il
est ensuite envoyé en Irlande pour les besoins de la
guerre de Sept Ans. La même année, il est nommé
gouverneur de Gibraltar, poste qu’il occupe jusqu’à
sa mort en 1776.