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Stanislas-François Poirier (Perry) (1823-1898)

Né à Tignish à l’Île-du-Prince-Édouard, Stanislas-François Poirier entreprend vers 1840 des études en enseignement au St. Andrew’s College, où il apprend l’anglais. Enseignant à Tignish à partir de 1843, il devient l’un des premiers Acadiens de l’Île à obtenir un certificat de première classe. Malgré cela, il quitte l’enseignement en 1854 pour se lancer en politique. Ses acquis financiers étant très modestes, il devient agriculteur afin de subvenir aux besoins de sa grande famille.

Durant les 43 années qui suivent, il sollicite les suffrages lors de 13 élections provinciales et 8 élections fédérales dans la circonscription de Prince, et est élu 10 fois dans le premier cas et 4 fois dans le deuxième. Mandaté pour une première fois en 1854, il soutient la cause du parti libéral et de plusieurs Acadiens, qui veulent débarrasser l’Île des grands propriétaires absents, qui louent leurs terres en échange de compensations financières. Quittant le parti libéral pour se joindre au gouvernement de coalition en 1870, Poirier est nommé président à la chambre d’Assemblée de 1873 à 1874.

Élu aux élections de 1874, il est défait quatre ans plus tard puis, il siège à l’Assemblée de la province de 1879 à 1887 ainsi qu’aux Communes de 1887 à 1896 et de 1897 jusqu’à sa mort. Il sera critiqué par les nationalistes acadiens, qui lui reprochent de jouer la corde patriotique seulement en temps d’élections, et qui ne lui pardonnent pas d’avoir boycotté la convention nationale des Acadiens en 1884. La presse acadienne et catholique lui reproche aussi de ne pas appuyer la cause des écoles françaises. Lors de sa mort dans la capitale nationale, suite à une brève maladie, le premier Acadien de l’Île-du-Prince-Édouard à avoir oeuvré sur la scène politique n’eut droit qu’à de courtes éloges de la presse. On salua sa fidélité au parti libéral et son dévouement dans l’exercice de ses tâches publiques.