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Bella Léger (Mère Jeanne de Valois) (1899-1995)

Alors qu'elle vient tout juste de recevoir son brevet d'enseignement, en 1915, Bella Léger retourne dans son comté natal de Kent (NB) pour enseigner dans les écoles de la région. Les cinq années d'enseignement qui vont suivre l'amènent à prendre une décision cruciale: en 1920, elle choisit d'entrer au noviciat des soeurs de la Charité de Saint-Jean et de consacrer sa vie à la religion. C'est à ce moment qu'elle adopte le nom de Soeur Jeanne de Valois.

Membre du groupe de femmes qui fonde la congrégation des religieuses de Notre-Dame du Sacré-Coeur, échappant ainsi à la congrégation majoritairement anglophone de Saint-Jean, elle se dédie à l'enseignement. Elle profite d'ailleurs d'une bourse du Comité France-Acadie pour poursuivre ses études à la Sorbonne. C'est ainsi qu'elle devient la première acadienne à recevoir un certificat d'enseignement du français d'une université de France. Éduquée et impliquée, soeur Jeanne de Valois accède à plusieurs postes de direction au sein de la congrégation et participe à la création d'un programme d'études classiques pour jeunes filles, offert par les religieuses de Notre-Dame du Sacré-Coeur dès 1943, en collaboration avec le Collège Saint-Joseph de Memramcook. En 1949, toujours sous sa direction, le Collège Notre-Dame d’Acadie est fondé, et offre des cours de chant et de musique aux jeunes filles.

Reconnue pour son dévouement à la religion et pour ses nombreuses contributions à l'éducation en Acadie, soeur Jeanne de Valois reçoit plusieurs distinctions, dont celle d'officier de l'Ordre du Canada en 1989. Son nom, donné au pavillon d'éducation de l'Université de Moncton, a aussi été immortalisé par un roman d'Antonine Maillet, une de ses anciennes élèves.