rabattu. La capeline (capellina) ou petite cape désigna longtemps une armure couvrant la tête.
CAPEYER. On dit plutôt capéer aujourd'hui chez les pêcheurs de France: mettre, tenir à la cape. C'est un terme de marine.
CAPINE. Mot en usage aux Îles-Madeleine pour désigner la capeline. CAPOT. Pardessus épais, capote, overcoat, en anglais. La signification de ce mot a subi presque autant de vicissitudes que celle de cape (voir ce mot). La cape est tantôt un vêtement de femme et tantôt d'homme en France. Le capot sert aux hommes seulement, en Acadie et au Canada. Les femmes s'en revêtent en Anjou. En Normandie, c'est un mantelet à capuchon, à l'usage des femmes. Caput, tête, est le radical de ce mot. On trouve cette inscription dans le pavé du circus flaminius: Roma capus mundi. Le capot romain avait un capuchon. Dans ce passage de Brantôme: «Il (Denys le Tyran) osta et arracha le capot d'or à son Appolo», c'est un vêtement d'homme. À Fribourg, la cape est un manteau de deuil, surmonté d'un capuchon. À l'Académie, c'est une redingote de marin, à l'épreuve de la pluie. «On ne voyait point ses cheveux, cachés sous ce vêtement qu'on nomme capot et qui ressemble à un froc de moine» dit Paul Féval, parlant d'une Bretonne, dans Châteaupauvre.
CAPUCHON. L'une des nombreuses espèces de loups marins du Labrador.
CAQUE. Dent de lait des enfants. Le mot a cours au centre de la France.
CARCAJOU. Fauve qu'on rencontre surtout dans les forêts du Labrador. C'est le plus rusé de tous les carnassiers de nos bois et le plus malaisé
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à prendre au piège ou autrement. Le véritable carcajou appartient à la faune de l'Amérique du Sud. Il est possesseur d'une longue queue préhensile, dont le nôtre est dépourvu. Il y a eu confusion entre les deux fauves, comme cela est arrivé pour plusieurs essences forestières. Le mot carcajou appartient à la langue des Montagnais, apparentée à celle de nos Micmacs. Ceux-ci désignent, le plus souvent, cet étrange animal par le nom de quâ-quâ-sut ou diable-des-bois, nom qui lui convient à tous égards. Une autre tribu de la famille des Algonquins le désignait d'un mot qui signifie glouton. Le nom de glouton lui est resté. Pour Cuvier, c'est le gulo vulgaris.
CARCAN. À l'Académie, le carcan est à l'usage des personnes. C'est un anneau de fer avec lequel on attachait un criminel à un poteau; pour les femmes, c'était un collier de pierreries. Quantum mutatus! En Acadie, c'est un collier fait de quatre planchettes, passé au cou des oies pour les empêcher d'entrer dans le champ du voisin. Le mot s'entend au Canada.
CARCANER. Mettre un carcan. Nous avons aussi décarcaner.
CARCULER. Se dit, dans certaines localités pour calculer. Carculer est de provenance française, à preuve c'est qu'on lit dans La Vie et Passion de S[aint] Didier (XVe siècle): «Mais il n'y a si hault monté, qui ne reforge et carcule». On trouve aussi carculement dans certains auteurs anciens. Nous avons aussi carcul. C'est un mot percheron. Les Américains disent souvent: «I carculate that...», j'estime que...
CARGUER. Étymologiquement, carguer et charger constituent le même vocable, tirés l'un et l'autre, du bas latin carricare, radical: carrus, char. Nous disons, comme à l'Académie, carguer une voile, mais nous
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