ques], «Les Feux»). On trouve aussi enflambement. Dans la Chanson de Roland: reflambes.
FLAN. Le flan, chez les Acadiens, est un gâteau détrempé avec le premier lait, le laivriou, d'une vache nouvellement vêlée. Flan de lait, nous dit [le Roman de] Guillaume de Dôle. Ce mot, de provenance germanique ou celtique, appartient à l'ancienne langue. L'Académie le définit «sorte de tarte faite avec de la crème, des oeufs et de la farine». La composition du flan ou flaon antique était apparemment la nôtre: fait avec de la farine et du laivriou. «Ou de tartes ou de flaons / Ou de fromages angelous». (Roman de la Rose); «Mettez de la pâte à flan / Dans le flanc / De moules à tartelettes». (ROSTAND, Cyrano [de Bergerac]).
FLANCHER. Ce mot, tiré de l'anglais to flinch, est entré dans le parler courant. Comme son prototype anglais, il signifie flécher, plier, céder.
FLANDRIN. S'entend, ici, plutôt d'un paresseux que d'un «homme élancé», comme le veut l'Académie: C'est un grand flandrin.
FLAQUER. Ce terme maritime n'a pas ici le sens que lui donne le Dictionnaire. Une voile flaque lorsqu'il n'y a pas assez de vent pour la gonfler.
FLAQUET. (Le t sonne). Mou, flasque, affaissé. C'est une expression plutôt canadienne: Je me sens flaquet aujourd'hui.
FLASQUE. Subst. masc. Flacon. Nous avons pris ce mot directement de l'anglais flask. C'est tout de même un vieux mot de France: «En son saye plus de vingt et six bougettes et flasques toujours pleines». (Pantagruel). C'est le même mot que flacon: qui s'est écrit flasche d'abord, puis flas-
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que, puis flascon. On le trouve, modifié de forme dans toutes les langues de l'Europe: «Duo lignea vasculo, quae vulgo flascones vocantur». (GRÉGOIRE DE TOURS).
FLATTEUX. Flatteur. Les deux se disaient au XVIIe siècle: «Si j'était assuré que... vous continuassiez d'estre aussi flatteux». (GARASSE, Mémoires). Le peuple disait flatteux; les maîtres d'école, flatteur. Les grammairiens sont intervenus. Oyez-les: «Quand on parle simplement et sans émotion, nous dit Bouhours, on parle comme s'il y avoit eux: C'est un flatteux. Quand on le prend sur un haut ton, qu'on parle avec emphase, et qu'on s'échauffe en parlant, on prononce eur: C'est un hardi menteur». Hindret, autre grammairien de la même époque, ratifie ce subtil distinguo de son confrère en pédanterie en écrivant: «Un grand plaideur; un misérable plaideux».
FLAUBER. Tromper, duper: Il s'est fait flauber sur la valeur du cheval qu'il a eu en échange du sien; Il m'a flaubé dans ce marché. En Picardie et dans tout le nord de la France, flauber a le sens de battre, malmener.
FLÉAU. (Prononcé flo). Fléau. Jusqu'au XVIIe siècle, fleau a été d'une seule syllabe, non seulement chez le peuple, mais chez la presque totalité des écrivains. Les premiers auteurs écrivent floel ou flaiel, d'où l'anglais flail. Je puis le démontrer par vingt exemples: Littré nous en fournit quelques-uns: «Et vinrent à portes et coperent les fleaus». (Chr. de Rains, p. 100); «Fourches, fleaus, restiaus». (Livre des mestiers, XIIe siècle). Rapporté par Godefroy: «Si flaux à l'astre bledz». Et puis aux XVIe siècle et XVIIe siècle: «Comme s'il fut le fleau de justice divine». (MAROT); «Mais ce cruel honneur, ce fleau de notre vie». (RACAN); «Beaucis, le fleau
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