GANCIR. Pourrir par l'humidité en parlant du bois.
GANDELEAU. Embarcation à fond plat et dont les côtés sont droits. Sert à transporter de lourdes charges. Appelé charroyère en Anjou. Notre gandeleau sert aussi de bac. Paraît être le diminutif de gondole.
GANGNER. Gagner: «Qui gangnera? Qui sera vainqueur?» (G.C. Bucher, cité par VERRIER [et ONILLON], Gloss[aire des patois et des parlers] de l'Anjou).
GANIF. Canif. C'est un des nombreux cas d'échange entre c et g. On disait plus souvent ganif que canif, au XVIe siècle. Au XVe et antérieurement, c'était quenif, kennivet, ganivet. «Il faut écrire et prononcer ganif et non pas cannif». (MÉNAGE, Observations sur la langue française). La 1ère édition du Dictionnaire de l'Académie donne ganif. Knife et ganif ont le même radical.
GARCE. C'était, autrefois, le féminin de garçon, et le mot se disait en bonne part. Aujourd'hui, en France, c'est un terme injurieux; une garce est une femme ou fille perdue de moeurs. Le mot ne se prend, en Acadie, ni tout à fait en bonne, ni tout à fait en mauvaise part. Il est à la période de transition. On dira très bien à une toute petite fille: Va-t-en, ma petite garce. [voir jarce].
GARCETTE. Corde de moyenne grosseur. Lanière de cuir servant à corriger les enfants. Originairement, terme de marine: «C'est une corde très solide, ordinairement préparée à l'huile et dont les insulaires madeleiniens se servent pour traîner sur la glace les gros loups marins qu'ils ont capturés». (CARBONNEAU).
GARDE. Un cheval de garde, c'est un étalon. On dit aussi un boeuf, un mouton de garde, pour le mâle entier.
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GARDER. S'emploie quelquefois absolument: Je ne vais pas à la messe, dimanche, je garde (sous-entendu: la maison).
GARDE-Z-YEUX. Oreillère pour cheval.
GARGOTON. Subst. masc. (voir got). Gorge, larynx. Au primitif got se rattache, par des liens très étroits, le radical gar-, de formation onomatopéique. Les deux sont tellement apparentés qu'on dirait deux frères jumeaux, réunis dans gargoton, deux frères siamois. Le gargoton, terme d'un emploi universel en Acadie, signifie la gorge d'un homme ou d'un animal. Réduits en ses éléments constitutifs, la première syllabe du mot gar- représente plutôt la partie extérieure de la gorge, et la seconde got, la partie intérieure. La finale -on est une désinence, formée sur un accusatif latin en em, car on ne saurait mettre en doute qu'un mot de cette universalité n'ait passé par le bas latin, parlé dans les Gaules, sous la domination romaine. Le vieux français avait gargueton et aussi gargoton. Godefroy en rapporte un exemple. De même que son consort got, gar se retrouve plus ou moins modifié dans toutes les langues indo-européennes, aussi loin qu'on peut aller, aussi haut qu'on peut remonter, avec une signification à peu près constante qui est celle, tantôt de gorge, tantôt du bruit — d'où l'onomatopée — que fait le passage d'un liquide dans la gorge, autrement dit le gargoton. Une interminable trâlée de mots français, livresques et populaires dont on n'a pu jusqu'ici démêler l'origine, se rattache à la réunion de ces deux radicaux. Nous donnons ailleurs une liste abrégée de ceux qui sont issus de go, l'oesophage, l'avaloire, le fauces des Latins, qu'on appellerait l'âme, s'il s'agissait d'un canon. La série de ceux qui sont sortis de la combinaison de gar- avec got n'est guère moins considérable. Le dictionnaire anglo-français [A
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