en plus: grain de fusil, partie, cheminée du fusil où l'on mettait la charge de poudre.
GRAINAGES. (Prononcé grenages). Fruits comestibles croissant à l'état sauvage tels que fraises, framboises, bluets, etc.; fruitages en français dialectal: J'ai été aux grainages hier; Il y a beaucoup de grainages cette année. En roman, granage se dit pour céréales. On appelle grainage aujourd'hui en France la production de la graine à vers à soie.
GRAINE. Graine s'ajoute à ne pas chez les Canadiens pour donner plus de vigueur à la négative: Je n'en prendrai pas une graine, pour je n'en prendrai mie, je n'en prendrai pas du tout. Quelquefois même, graine avec pas constitue seule la négation: J'en prendrai pas une graine; «Ceste-cy n'est mie la mienne: j'e n'en veulx grain». (Nouveau prologue de Pantagruel). On dit, en France: monter en graine; une fille montée en graine. Nous disons: monté à graine. Rester à graine, c'est en Anjou n'être pas reçu à faire sa première communion. On dit, vulgairement: avoir de la graine dans la tête.
GRAINÉ. (Prononcé grené). Chargé de grains: des épis bien grainés. Nous disons aussi: Les patates (pommes de terre) sont bien grainées cette année.
GRAINER. (Prononcé grener). Se charger de grains, en parlant d'un épi: «Craignions que la hauteur du seigle ne l'empêchât de grener». (LESCARBOT).
GRAISSER. Huiler, oindre, comme à l'Académie. Nous disons: graisser son pain avec du beurre, de la mélasse, du saindoux.
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Les Berrichons ont la même catachrèse.
GRÂLER. Griller, rôtir: grâler du blé d'Inde; grâler des croutons de pain, pour faire ce qu'on appelle du café de pain grâlé; de l'avoine grâlée; de la farine grâlée. «J'avas un beau bouquet / De merde d'chien grâlée». (Chanson angevine); «Gargantua et Grandgousier se chauffent les ... ung beau, clair et grand feu, et, attendent graisler les chataignes». (Gargantua, liv. I, chap. XXVIII). Ils disent engrâler, le long de la Moselle, graisier en Berri et grâler en Anjou. D'où vient le mot grâlé ou graalé, l'accent circonflexe tenant lieu du second a? Comme on en est réduit aux conjectures, ne pourrait-on pas en faire un rapprochement avec graal, le saint Graal des épopées de la Table Ronde? Le Saint Graal est le vase dont le maître s'est servi au cénacle pour le souper de la scène. Graal se dit pour une terrine, quelque part en France. À Castres, on emploie le mot grasal dans le même sens. À Guernesey, grauler, c'est faire du gruau ou du gruel, comme l'on dit en breton. Le vieux français avait gréal à côté de graal. J'ai entendu dire gréau pour gruau au pays de Québec. «Tous vifs les faisoit escorchier. Puis mettre es rez (feu), puis graailler». (Roman de Brut). Au mot grouiller (se remuer), [Le] Littré ajoute comme exemple: «Grouler des pois ou febvres» (les faire cuire sur des charbons). (Dict[ionnaire de] A. Oudin]). On trouve graallier pour griller, dans Orson de Beauvais et autres anciens auteurs.
GRAMMAIRE. Nous prononçons granmaire ou plutôt granmére, comme on le faisait apparemment du temps de Molière. «Philaminte: Veux-tu toute ta vie offenser la grammaire?; Martine: Qui parle d'offenser grand-
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