PATARASSES. Apparemment le même mot que le précédent. L'un et l'autre pourraient bien être des onomatopées. Les faiseurs de glossaires de France ont donné à ce mot des définitions qui pèchent autant que la mienne par défaut de précision: «Chute où l'on fait patatras», nous dit Le Héricher; «Coup retentissant». (BOREL). Au Havre, c'est un outil servant à calfater. Pour Vidocq, c'est un bourrelet garantissant les jambes. Pour Littré, c'est un terme maritime. Il y en a pour tous les goûts.
PATATE. Notre patate est la pomme de terre de France, l'Apios tubarosa des savants. La patate de France, convolvulus batatas, est farineuse et sucrée. La nôtre n'est pas sucrée. Les Indiens ont fait aux Blancs ce présent d'une valeur inestimable. En retour, les Anglais et les Français leur ont pris leurs terres et les Espagnols les ont exterminés. Être dans les patates, c'est être hors du bon sens, divaguer.
PATINER (Se). Se hâter, se dépêcher: «Comment que je ferai à l'patiner tout seul sur son bateau en pleine mer», dit un Breton dans Paul Féval (Châteaupauvre).
PÂTIR. Souffrir. Le mot est suranné et on ne le trouve plus guère dans les écritures. En Acadie, il est vivant comme en France au XVIe siècle: Il pâtit beaucoup; Il a beaucoup pâti avant de mourir; Sa blessure le fait beaucoup pâtir; «Hélas! On voit que de tout temps / Les petits ont pâti des sottises des grands». (LA FONTAINE, [Fables], Les deux Taureaux [et une Grenouille]). C'était un verbe transitif en France autrefois: «Elle fit bien de luy faire pâtir la loy que... il lui eut faict pâtir». (BRANTÔME, [Vies des dames illustres], «Jeanne»); «Je me sens encore esmeu et altéré de l'ahan que j'ai pâti». (Pantagruel); «Cette horrible tempête qu'avez pâti». (Idem).
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Nous ne l'employons que comme verbe neutre.
PATIRON. Souffre-douleur.
PATTE. Les pédants ont décrété ceci: Quand un animal quadrupède a des ongles ou des griffes aux pieds, comme le chien, le chat, le lion, c'est patte qu'il faut dire; quand ce sont des sabots, comme pour le cheval, le boeuf, le cochon, c'est pied. Nous disons patte dans tous les cas: une patte de chien, une patte de cochon. La locution: Il m'a joué une patte de cochon veut dire il m'a joué un sale tour. La distinction subtile entre patte et pied est assez récente puisque l'on trouve dans Cotgrave, fin du XVIe siècle: «Patte. The paw or foot of a beast. Patte de cheval, horse foot; patte de lion, etc.»
PAUME. À l'Académie, la paume est le jeu de paume. Ici, la paume est la balle, la pelote même; quoique nous disions, aussi bien qu'en France, le jeu de paume.
PAUMELLE. Pièce transversale posée sur les deux patins d'un traîneau et qui les relie l'un à l'autre. La boîte du traîneau ou de la carriole repose sur les paumelles. Je trouve bien le mot paumelle en France, mais non pas avec le sens qu'il a de ce côté-ci de l'Atlantique. À l'Académie, paumelle est «une espèce d'orge». Dans Roquefort, c'est un «ornement de porte». Dans Verrier [et Onillon] (Glossaire [des patois et des parlers] de l'Anjou), c'est «un morceau de bois fiché verticalement dans une boucle de fer enfoncé dans le baugeard d'une charte et qui maintient les ranches ou fumerolles». Une paumelle, dans Le Héricher, c'est de «l'orge étalée comme une palme». Jaubert — [Glossaire du centre de la France] Berri — fait d'une paumelle de charrette «une pièce où se fichent les alardes». Furetière nous dit «qu'une charretée de foin, de paille,
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