de fumier est dite affaîtée quand elle est remplie au-dessus des rouches ou des paumelles», ce qui n'a guère de sens. Il y a le gond-paumelle en Anjou, qui est une sorte de gond de porte. En vieux français, paumelle s'est dit pour paume de la main: «En l'ostel de Joinville, qui dit telle parole (le nom du diable) il doit la buse ou la paumelle», c.-à-d., un soufflet à main ouverte. (JOINVILLE). Le jeu de la main chaude s'appelait la paumelle au moyen âge. Poumelle s'est dit aussi pour penture de porte, et aussi pour une sorte d'ornement aux habits ecclésiastiques. (moyen âge). La paumelle était aussi une sorte de gant à l'usage des cordiers, s'ajustant à la paume de la main. Littré (Supplément) nous apprend que, sur les côtes de la Basse-Normandie, on donne le nom de paumelle à la tangue fraîche, déposée par la dernière marée. L'anglais a to pommel, frapper à coups de poing, dont nous avons fait pommeler, paumer à l'Académie. D'Arras ([Roman de] Mélusine) emploie assez souvent le mot pommel, mais sans en préciser exactement le sens. Dans cette phrase, il se rapproche de la paumelle d'Acadie: «Fut mis la pièce de bois qui soustient le comble où le pommel est assis». D'où vient le mot? C'est, à n'en pas douter, un diminutif. La prononciation pau (ô long) le rattache à paume, la paume de la main. La paumelle d'un traîneau pourrait bien figurer deux bras étendus dont les mains, les paumes, assujettissent les patins de chaque côté et soutiennent la boîte au dessus. Ceci n'est qu'une conjecture, mais tout aussi vraisemblable que nombre de radicaux qu'on trouve chez certains savants. En tout cas, le mot tel que nous l'employons, nous vient de France. On trouve ceci dans la vieille langue: «Assis en hault sur un haiz mis au travers des paumelles d'une charrette». (Cité par Godefroy).
| |
PAUVERTÉ. Pauvreté. L'un est la métathèse de l'autre. On a dit pauverté ou poverté en France avant de dire pauvreté. L'anglais a conservé le mot poverty. Pauverté est correctement et directement formé sur le latin paupertatem.
PAVILLON. Papillon. Du l[atin] paplionem. Pour empêcher la répétition du p, on a dit, dès les origines de la langue, et l'on dit encore chez le peuple du sud de la France, pavillon et paveillon pour papillon: «Des flors sali (saillit) un paveillon / Des eles feri mon menton». (Floire et Blancheflor). Le mot s'est conservé à l'Académie, où l'on dit le pavillon de l'oreille.
PAYANT. Rémunératif: une affaire payante. De l'anglais paying.
PAYEMENT. Nous faisons ce mot de trois pieds métriques, pay-e-ment, et les anciens le faisaient comme nous: «Or li façons boin paiement / Car ki a lui de paie ment». (Les Trois Morts et les Trois Vifs, v. 197-8).
PAYS (Les vieux). Les pays d'Europe, par opposition à ceux d'Amérique.
PÊCHE. La grand-pêche est la pêche à la morue sur les bancs de Terre-Neuve; la petite pêche est celle qui se fait non loin des côtes.
PÊCHER. Expression maritime que les terriens s'approprient, quelquefois, en en élargissant le sens: Je l'ai pêché au collet; Où as-tu pêché cette vieille jument-là?
PÉCOUILLE. Vieille rosse.
PEIGNER. Peigner une charge de foin, c'est faire tomber, avec un râteau, les brindilles qui pendent.
PEIGNURES. Filasses qui tombent du chanvre quand on le peigne. Il y a aussi les peignures de foin, ce
|