demeura après ke li soudans ot a faire»; «Si s'ospira un petit». (Idem). «Son règne dura petit». (Idem). De Rabelais: «Si ce n'estoyt pour ung petit, je vous feroys coupper bras et jambes»; d'Amyot: «Ouy, respondit-il, c'est que tu t'ostes un petit de devant mon soleil»; de Ronsard: «À tant la vierge un petit se repose»; de Clément Marot: «Et l'on mène ainsi qu'une espousée, / Non pas ainsi, mais plus roide un petit»; de Brantôme: «Cestoit une maîtresse femme, un petit pourtant brouillonne»; «M. de Guyse ryoit bien aussi un petit soubs son bonnet»; de La Boétie: «Qu'ils mettent un petit à part leur ambition»; de Bon[aventure] Des Périers: «Il n'y ha qu'un petit d'intervalle»; de Sagard: «Il en écrasa un petit (un peu) entre deux cailloux»; de Desportes: «O mon Dieu... Modérez un petit le martyr où je suis»; de Lescarbot: «En attendant qu'il fut un petit rafraîchi...» Un petit avant le jour, c'est ainsi que commence une chanson attribuée à Adam de la Halle. Un petit, pour un peu, se disait, comme on voit, à l'âge classique de la langue, mais il était déjà devenu vieux: «Est-il Dolope assez pendard / Qui soit assez chiche de larmes / Pour n'en pas verser un petit / À ce pitoyable récit?» (SCARRON, Enéide travesti); «Qu'avez vous? Vous grondez, ce me semble, un petit». (MOLIÈRE, [L']Écol[e] des Fem[mes], II, 6); «Je commence, à mon tour, à le croire un petit». (Idem, Amphitryon); «L'abbé de Coulanges s'amuse à bâtir un petit». (SÉVIGNÉ); Noël et Chapsal condamnent un petit, comme n'étant pas français. Inutile de dire que les paysans du centre de la France ont, comme nous, conservé cette locution laquelle n'est pas aussi risible qu'on le prétend. Petit s'est adapté à bien des constructions de phrases avec des sens divers. La vieille langue avait: Par un petit, pour peu s'en faut, à peu de chose près; Être petit de quelque chose, s'en inquiéter peu; «A bien petit que il ne pert le sens» (Chanson de Roland);
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(peu s'en faut qu'il ne perde le sens); «Par un petit ne se pendit» (Peu s'en fallut). ([GAUTIER] DE COINCI). «Sages fut Caton et recuiz, / Qui enseigna son filtz petit, / Qu'à son manger parlast petit». (Roman de Renart); «Et s'en sauvèrent petit (peu) de la part des Gascons». (FROISSART); «Ils veulent estre bien payés / Et petit de besoigne faire». (RUTEBEUF); «Qui petit seme petit cuelt». (CHRÉTIEN DE TROYES). On trouve petit et petit pour petit à petit (paulatim) dans la Chirurgie de H. de Mondeville. Rien de tout ce qui précède n'a trouvé grâce devant les artisans du Grand Dictionnaire, hors duquel il n'y a pas de salut pour les vocables de la langue officielle. Tout ce qu'on trouve à l'Académie est ceci: «Un petit, un peu. Il est vieux». Les Acadiens ont conservé toutes, ou à peu près toutes, ces manières de parler. Petit, adjectif, s'allie ici à certains mots (comme il arrive sans doute en France) dont je n'en trouve guère d'exemples dans la langue écrite. Nous disons, par exemple: Nous partirons à petit midi, à petit jour, à petit matin. À petit midi est la traduction exacte de l'anglais: at twelve o'clock sharp. «Le roi d'Angleterre s'en étoit parti à petite prime». (FROISSART). Nous disons aussi: Dans ma petite jeunesse. Cette expression était connue à la cour de France, au commencement du XVIIe siècle: Alexandre Dumas, dans son [Les Grands Hommes en robe de chambre (César - Henri IV -] Louis XIII - Richelieu), en fait mention. Nous avons le petit thé, qui est le gautheria de Linné.
PETOUNER. Maugréer.
PETOUNEUX. Hargneux
PEUREUX. «Fantôme placé au milieu des champs ensemencés, pour éloigner les oiseaux». (CHAMPOLLION FIGEAC, Patois de l'Isère).
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