page



QUARTIER
- 375 -
QUÉRIR

   QUARTIER. Terme de tissage: donner un quartier.

   QUASIMENT. Presque. Le terme est devenu désuet; les écrivains de France ne l'emploient quasiment plus. Il est en pleine jeunesse ici.

   QUATRE-TEMPS. Fruit sauvage; le partridge-berry en anglais. Le r dans ce mot se fait entendre. Champlain décrit les quatre-temps comme étant de «petits fruits de peu de substance, gros comme des groseilles, qui viennent rampant sur la terre»; et Lescarbot, des «petits fruits semblables à des cerises sans noyau, non toutefois si délicats».
   On les appelle rougets, au Canada, et aussi quatre-saisons.

   QUATTE. Quatre. Nos aïeux de France prononçaient quatte comme nous. On trouve quatte pour quatre dans les Conférences. On le trouve également dans plusieurs départements. C'est l'écriture qui a inséré un r médial dans le mot et cet r est entré dans la prononciation.
   Battre à quatte, c'est battre du grain à quatre fleaux; Se fendre en quatte pour faire une chose, c'est y mettre toute son énergie, y faire tous ses efforts; Un de ces quatte matins j'irai vous voir; à la prochaine occasion, bientôt.

   QUATTE-POCHES. (Quatre poches). Paletot. Expression en usage parmi les Canadiens.

   QUE. La conjonction que avait des emplois, dans l'ancienne langue et même chez les écrivains du XVIIe siècle qu'elle n'a plus guère aujourd'hui.
   Nous disons avec La Bruyère: «Vous voyez des gens qui entrent sans saluer que légèrement».
   Nous avons aussi gardé ces tournures du vieux parler français: Mets-les là qu'il les voie; Il est là que je te dis; Il m'a donné un coup de poing que j'en ai vu mille chandelles.
   Ces emplois de que se sont conservés dans le parler dialectal de France; on les trouve même sous la plume de certains écrivains. L'Académie en autorise quelques-uns.

   QUENAILLE. Canaille. Quenaille est de l'ancien français. On disait chiennaille en Normandie autrefois, peut-être le dit-on encore: «Cette chiennaille païenne». ([Roman] de Robert le Diable, rapporté par Le Héricher).
   Radical latin: canis, d'où chienne. Canaille nous est venu de l'Italie.

   QUENEUIL[S]. Yeux de bébés; terme enfantin: «Et sed il n'en at ueils carnels / En coeur les at esperitels». ([Vie de] saint Alexis).
   On trouve quelquefois neil pour oeil dans les anciens textes.

   QUENOTTE[S]. Dents d'enfants.

   QUENOUILLES. Massette à larges feuilles, aussi appelée roseaux-des-étangs.

   QUERELLEUX. Querelleur: «Ce jeune garçon est ici en réputation de n'estre point querelleux». (GARASSE, Mémoires); «Don Fernand est ignorant... querelleux». (LA BRUYÈRE, [Les Caractères], «De l'Homme»).
   Le Dictionnaire de l'Académie, à sa première édition, donne querelleur et querelleux.

   QUÉRIR. (Prononcé quéri ou cri, par la chute du r final). Chercher, apporter:
Va me quéri mon manteau; Il est allé le quéri.
   C'est la prononciation antique; le r final des infinitifs en -ir ne se faisait pas entendre autrefois.
   La graphie a de tout temps maintenu cet r et elle a fini, au XVIIIe siècle, par l'imposer à la prononciation savante.
   On disait aussi querre dans la vieille langue: «Je irois aventurer à vol ce




Source : POIRIER, Pascal. Le Glossaire acadien, édition critique établie par Pierre M. Gérin, Moncton, Éditions d'Acadie; Moncton, Centre d'études acadiennes, 1993, 500 p.