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RABÂCHEUX
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RACCORDER (SE)

dans l'adjectif que dans le nom propre Léger que nous prononçons légère.

   RABÂCHEUX. Rabâcheur.

   RABAT. Rabais; diminution sur le prix de vente d'un objet. On trouve rabas dans la vieille langue. Le français dialectal a conservé ce mot: «Rabat. As rabais, rebate». (COTGRAVE).
   Rabais semble formé sur rabaisser et rabat sur rabattre.

   RABATEMENT. Même signification que rabat, rabais: «Pour le prix dessusdict et en rabatement des dites cent livres tournoys de vente». (Ch. de Philippe, comte d'Evreux, rapporté par La Curne [de Sainte-Palaye]).

   RABÂTER. Réprimander sévèrement, gronder d'importance, morigéner.
   On trouve rabaster dans l'Ancien Théâtre français (IV, 23; IX, 45), etc. Le mot nous vient directement du roman, où rabasta se dit pour querelle, dispute.
   En vieux français rabâter s'entendait pour faire grand tapage: «Les suppliants ouïrent rabaster parmi la maison en telle manière qu'il sembloit que la foudre et la tempête y fussent». (Lettres de rémission de 1482).
   Marot emploie le mot dans ce sens. Rabâter en Berri, c'est faire le sabbat. Rabat en Anjou est un esprit tapageur.
   D'après Nisard, les rabats étaient anciennement «des esprit frappeurs, ayant pour spécialité de remuer la vaisselle et les meubles».

   RABBE. «Les rabbes ou oeufs de molues». (DENYS).

   RABOUDINAGE. Mauvais rapiéçage; ouvrage fait à la diable. Ce mot est plutôt canadien.

   RABOURAGE. Labourage (voir rabourer).
   RABOURER. Se dit quelquefois pour labourer. Les liquides l et r ont tendance à se substituer l'une à l'autre.
   On dit rabourer, en Anjou et dans plusieurs autres départements de France, notamment le long de la Moselle.

   RABOUSINER. Faire de la mauvaise couture.

   RABRIER. Abrier de nouveau, couvrir.

   RAC. (Le c sonne). Ras: faucher rac; mesurer rac; se faire couper les cheveux rac; Les brebis tondent le foin rac; Il y en aura peut-être assez, mais ce sera rac (tout juste).
   Il y a l'îlot-du-Rac, près de l'île aux Perroquets, sur la côte nord du golfe Saint-Laurent. Le mot s'entend en Anjou et dans le centre de la France: «S'il y est, l'quarteron, c'est bien ric-à-rac». (JOSEPH L'HOSPITAL, Monologue normand).
   Un c s'est substitué à s dans ras, comme la chose est arrivée pour quelques autres mots de l'ancienne langue. On trouve brac et brach pour bras dans La Fille du comte de Pontieu.

   RACCAGE. Monceau. Tuerie. Se rattache à l'anglais to wreck et à l'allemand rack. C'était originairement un terme de marine.

   RACCOINS. Recoins: chercher dans les coins et raccoins.

   RACCORDEMENT. Réconciliation. C'est un mot de l'ancienne langue. Il est à l'Académie, mais avec une signification toute différente. C'est le mot accordement, auquel la consonne r s'est ajoutée.

   RACCORDER (Se). Faire la paix: réconcilier, se réconcilier: Ils étaient bien fâchés l'un contre l'autre, mais ils se sont raccordés. Le mot a un tout autre sens à l'Académie.




Source : POIRIER, Pascal. Le Glossaire acadien, édition critique établie par Pierre M. Gérin, Moncton, Éditions d'Acadie; Moncton, Centre d'études acadiennes, 1993, 500 p.