SOLEILLER. Ensoleiller.
SOLIDE. Se dit quelquefois pour massif: une montre en or solide; des plats en argent solide. Ce sens nous vient de l'anglais: solid gold.
SOLIDER. Consolider. Nous disons aussi dans le même sens assolider.
SOMBRIR. Assombrir: Le jour commence à sombrir.
SON. Se dit aussi pour sciure de bois: son de bois. Extension analogique de son de blé.
SONDER. Se dit par les pêcheurs des Îles-Madeleine pour aller à la découverte afin de surprendre les avant-coureurs d'un banc migrateur de loups marins. Nous disons aussi sonder pour ausculter: Le docteur lui a sondé les poumons.
SORCELAGE. Sorcellerie. «Sorcellage. The same as sorcellerie». ([Dictionnaire de] Cotgrave). George Sand emploie le mot dans ses légendes rustiques. Sorcelage appartient à l'ancienne langue. C'était autrefois, en France, comme c'est aujourd'hui pour les Acadiens, de l'excellent français.
SORCIÈRE DE VENT. Trombe, tournade. Au moyen âge en attribuait le phénomène de la tornade (tornado) à l'influence des sorciers et des sorcières, d'où le mot sorcière de vent, conservé en Acadie. On le conserve également dans le parler dialectal du centre de la France.
SORTEUX. Qui aime à sortir, surtout le soir. Un confesseur demandait à un pénitent pourquoi il allait si peu souvent à confesse: Ah! Je ne suis pas sorteux, mon Père.
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SORTIR. Le verbe sortir prend une forme active dans cette phrase: Sors la porte. C'est une manière péremptoire de mettre quelqu'un dehors. Nous disons, comme en France, activement: sortir les animaux de l'étable; sortir quelqu'un d'un mauvais pas. Il s'emploie aussi activement dans le sens d'endosser, de revêtir: Il a sorti son tuyau (chapeau de haute forme) pour aller à l'enterrement.
SOT. (Le t sonne: sott): «Mot et sot ont prononcé le t final jusqu'au début du XIXe siècle». (ROSSET).
SOTTILLE. Sabot de cheval: Ma jument s'est fendu la sottille. L'expression s'entend parmi le populaire de France. Dans certains départements, c'est soteille; dans d'autres, soquille.
SOTTISE. Polissonneries; mots à double entente. Dire des sottises, c'est tenir des propos indécents. Il y avait la sotée en France, au moyen âge, qui était une grosse farce libre. Molière (Tartuffe, acte V., scène III) emploie le mot à peu près dans le sens acadien.
SOTTISER. Dire des sottises (voir sottise).
SOTTISEUX. Qui a l'habitude de dire des mots à double entente, des polissonneries, des sottises.
SOUBRIQUET. La dernière syllabe se mouille. [Prononcé soubeurtchet]. Sobriquet. C'était une véritable manie autrefois chez les Acadiens de donner des soubriquets ou surnoms à tout le monde. L'usage s'est conservé en Touraine et au Berri. Certains soubriquets, rappelant une tare ou un ridicule, sont offensants. La plupart ne le sont pas. Le soubriquet est souvent devenu le mot patronymique. C'est au soubriquet qu'est due la diversité des noms de famille. Sans lui
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