dans Joinville, dans Cotgrave, dans la Vie de s[aint] Gilles, dans l'Orson de Beauvais, etc. Sus pour sur est plutôt provençal. On disait au XVIe siècle: sus ou jus, en haut ou en bas. Le français d'aujourd'hui a sur et dessus. Anciennement on disait sus et dessur: «Et voir en ma maison la flame voltiger / Dessur ma cheminée et jamais n'en bouger». (RONSARD, Le Bocage royal). Dessur pour dessus se dit encore dans le français dialectal. J'ai entendu le mot en Acadie et, je crois, aussi au Canada. Courir sus, c'est courir sur. L'ancienne langue avait aussi soz, sos, sous, suz.
SYMÉTRIES. Simagrées. Le mot est en usage en Anjou, et je crois l'avoir entendu en Acadie.
SYNTAXE. Notre syntaxe, bien plus rudimentaire est, en somme, celle de l'Académie. En tout cas, c'est celle qui a cours dans le dialecte d'oïl.
| |
Les solécismes que l'on entend dans la bouche de nos gens, on les entend dans la bouche des paysans du centre de la France, c.-à-d., de ceux qui parlent le meilleur français dialectal: J'ai plusieurs endroits à aller; On est venu nous voir nous deux ma femme (ma femme et moi); j'aime-t-y ça! Constater ces expressions n'est pas les justifier. Elles pèchent, à n'en pas douter, contre la grammaire, en tout cas, contre la langue. Les passés définis [passé simple] sont inconnus dans le parler des Acadiens et aussi des Canadiens. Jamais nous ne disons: Vous fîtes ce que vous pûtes; Nous fûmes six jours en mer; Nous parlâmes de vous hier. Encore moins usons-nous de l'imparfait du subjonctif, si cher aux poètes de l'ancienne langue: Mon ami veut vous voir; il faudrait que vous le reçussiez bien; Je voudrais que vous allassiez le voir. Cette manière de dire perd du terrain en France, même à l'Académie. On revient au passé simple [composé]: Nous l'avons vu, au lieu de, nous le vîmes.
|