TENTE. Action de tendre un filet: Le vent est bon pour la tente. C'est un mot de la viellle langue française.
TÊRIR. Tarir. Le mot se dit pour atterrir dans la Gaspésie.
TERMES. Les Canadiens disent: parler dans les termes; les Acadiens: parler à la grandeur. Dans l'un et l'autre cas, c'est parler avec affectation, avec de grands mots.
TERMOYER. Tarder, lambiner, d'où le français atermoyer. Dérivé de [ce] terme.
TERRASSER. Entourer de terre, d'herbe-outarde ou de tout ce qui est propre à garantir le bas d'une maison de la gelée: terrasser une maison. Terrasserie se disait, en vieux français, pour un ouvrage en terre.
TERRE. S'entend pour plancher dans cette phrase: Baise ou plutôt frippe la terre; tomber à terre; de la terre neuve. Faire de la terre neuve, c'est un défrichement, faire un défrichement en forêt. Nous avons la terre haute par opposition à marais; terre boisée, terre non défrichée; terre noire, terreau; terre grasse, de la glaise. «Très qu'en la mer cunquist la terre altaïque». ([Chanson de] Roland).
TERRENEUVIEN. Ternevain. [Terre-Neuvien]. Qui fait la pêche à la morue sur les bancs de Terre-Neuve. On appelle Terreneuvas, aux Îles-Madeleine, ceux qui viennent de Terre-Neuve.
TERRIEN. Se dit de celui qui vit sur du produit de la terre par opposion au marin qui vit sur l'eau: C'est-i un pêcheux? — Non, c'est un terrien. On a dit terrien et terreux, en vieux français, et aussi terrier et terrion, pour terrestre. On trouve dans Perceval: «En ce
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siècle terrien»; dans Bonaventure Des Périers (Poésies, p. 151): «En ce val terrien»; dans La Tour: «Les biens terriens». À l'Académie, un terrien est un grand possesseur de terres.
TERRIÈRE. Subst. masc. Tarière. On a dit terrière jusqu'au commencement du XVIIe siècle. Cotgrave donne une tarière et un terrière. Dans Richelet le mot est masculin. Ménage dit qu'on entend tarière et terière. Dans Rabelais, c'est terière. Il y eut dissertation entre les grammairiens à la fin du XVIe siècle pour savoir s'il fallait dire un terière ou une tarière. L'Académie opta pour tarière et la question fut réglée. Si le mot vient de tarabrum, comme on le prétend, il doit donner un masculin au français.
TET. Le t final sonne. Toit où l'on renferme les porcs et les oies. Pour le bétail, c'est l'étable; pour les chevaux, c'est l'écurie ou l'étable à cheval. Ce mot, en usage dans toutes les provinces du centre de la France, a été employé par les meilleurs écrivains jusqu'au XVIIe siècle. Quelques auteurs contemporains le hasardent timidement. Comme tretous, tet à l'heur de mettre en joie les étrangers qui visitent l'Acadie. Donnons quelques pièces justificatives: [D']Aubigné raconte que Henri IV (1576), se sauvant de la cour, se refugia sous un tet à porcs, près de Montford-[L']Amaury, et qu'une vieille femme pensa l'y tuer. «Ses gelines rentre au toit». (Roman de Renart). O suivi de i se prononçait e le plus souvent dans la vieille langue: «Est-il heure de ramener le porc au tect?» (Ancien Théâtre [français], V, p. 349). Le mot est dans Amyot, Marot, etc. «Le père Decorne... vit M. Faussard venir visiter son porc captif dans un teque sommaire»...; «S'en iront ilz dormir en tet?» (ROBERT DE BLOIS, Chastoiement des Dames); «Ainz prent bien on teit les Cerbiz».
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