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TIR
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TOMBE

dans la langue; il y revient plutôt, car les anciens Français le connaissaient. Même origine qu'étiquette.

   TIR. Subst. masc. Tirage: le tir d'une cheminée.

   TIRASSE. Ce que les Canadiens appellent tirâille, entrailles (?) de boeuf, de veau.

   TIRE. Subs. fém. Sirop d'érable ou de mélasse ayant assez de consistance pour être tiré à la main. Remise au feu, la tire s'affermit et devient du sucre. C'est un mot créé par les Canadiens. Nous l'appelons tamarin.
   M. Stéphane Lauzanne, dans un article sur Woodrow Wilson, écrit: «Le jeune Woodrow adorait le candy-pulls (la tire). Vous ne savez pas ce que c'est que le candy-pull? Eh bien! vous prenez du candy, c'est-à-dire, de la mélasse, vous faites cuire, vous diluez, vous amolissez. Quand la mélasse est devenue de la pâte de jujube extensible, vous en prenez un morceau dans votre bouche et un autre dans la bouche d'une jolie demoiselle... La ficelle de mélasse se rétrécit tant et si bien que votre bouche, en suivant le rétrécissement de la ficelle finit par rencontrer la bouche de la jolie demoiselle». Ceci est un jeu pour les jeunes gens. Les personnes plus agées n'y vont pas si goulûment.

   TIRÉE. Quantité de lait que donne une vache lorsqu'on la trait. On dit traite en France, je crois. Au lieu de traire, nous tirons nos vaches, d'où tirée.

   TIRE-HALER. Ça tire-hale, ça tient bon. De tirer et de haler.

   TIRELAMBÈCHE. Déchirure, guenille, lambeau: une tirelambèche de morue.

   TIRER. Se dit pour traire: tirer les vaches. L'expression subsiste dans le français dialectal.
   Tirer du grand, c'est se donner des airs d'importance.
   Tirer des roches; lancer des pierres. Brantôme emploie le mot dans ce sens. Nous disons aussi garrocher absolument.
   Tirer une touche; fumer une pipe.
   Faire tirer son portrait; se faire photographier. On disait se faire tirer au XVIIe siècle, en France: «On y voyoit, bien ajustez, / Les portraits de nos majestés / Tirez par un peintre de Flandre». (LORET, 1660).
   Les savants prétendent que tirer et traire viennent l'un et l'autre du latin trahere. Il faut bien les en croire, quoiqu'il puisse provenir aussi bien d'une racine germanique.

   TIRETTE. Tiroir d'un meuble. En usage au centre de la France: «Il ouvrit la grande tirette de la table et en sortit le chanteau». (LE ROY, [Jacquou] le croquant).

   TIREUX (de portrait). Photographe.

   TOIE. Taie: avoir une toie à l'oeil.
C'est un mot de l'ancienne langue qu'on entend encore aujourd'hui dans plusieurs départements. On a dit entoier, en France, pour recouvrir d'une taie.

   TOILETTE. «Replis du péritoine qui tiennent les intestins en place». (DIONNE, Canadien).
   Je n'ai jamais entendu le mot dans ce sens-là en Acadie. Peut-être l'avons-nous.

   TOISE. Nous disons: une toise de bardeau. C'est aujourd'hui tout ce qui se mesure à la toise en Acadie.

   TOMAHAWK. Casse-tête sauvage. Mot iroquois.

   TOMBE et CONTRE-TOMBE. La tombe d'un piège est une lourde pièce de bois qui tombe sur l'animal et l'éreinte quand, en passant dessous,




Source : POIRIER, Pascal. Le Glossaire acadien, édition critique établie par Pierre M. Gérin, Moncton, Éditions d'Acadie; Moncton, Centre d'études acadiennes, 1993, 500 p.