page



BOUT (LUTTER À — DE BRAS) - 459 - CAUSE (À —)

   BOUT (LUTTER À — DE BRAS). Voir lutter.

   BOUT (PARLER DU — DE LA LANGUE). Voir parler.

   BRACE-CORPS (À —) ou BRASSE-CORPS (À —). Genre de lutte où le lutteur entoure de ses bras la taille de son adversaire, ses mains se rejoignant (voir le glossaire).

   BRANLE (SONNER À —). Voir sonner.

   BRANLER (— DANS LE MANCHE). N'être pas ferme dans sa résolution: Il n'osera pas y aller; il branle dans le manche; «Le commun peuple flottait et branlait en ce doute». (AMYOT).
   Branler s'entendait, en vieux français, pour faire peur, faire trembler: «Vous faites branler la nature par le moien de vos regards». (VOITURE).

   BRAS (À BOUT DE —). Lever un objet à bout de bras, c'est le lever du bout de ses bras tendus. At arm's length en anglais.

   BRASSE-POIL (À —). À contre-poil. Cette expression est plutôt canadienne. Nous disons de préférence: à griche-poil.

   BRÛLE (ÇA —). C'est tout près: Tu ne le trouves pas, et ça brûle.

   ÇA (C'EST PAS —). Sorte d'exclamation. Ce n'est pas à dire: C'est pas ça, les bras m'en tombent.

   ÇA (EN DE —). Nous disons: Il est en de ça de dix heures, pour il n'est pas encore dix heures. C'est le contraire de: Il est passé dix heures.

   ÇA (POUR TOUT —). Néanmoins, cependant: Il est bien mal-à-main, pour tout ça, il faudra lui faire bonne mine; Je ne crois pas qu'il dise la vérité, pour tout ça.
   CANT (Sur le). De côté: mettre un madrier sur le cant; «Cant: Côté; la partie la plus étroite d'une pièce de bois, d'une pierre de taille». (DIONNE) (voir canter).

   CAPE (METTRE À LA —). Voir mettre.

   CAPOT (TOURNER —). Voir tourner.

   CAS (À TOUT —). En tout cas: «À tout cas, n'est-ce pas qu'on aurait tort de se gêner avec M. Sulte?»

   CAS (PAR —). Dans le cas où, d'aventure, par hasard, en cas. Si, par cas, il vient, dites lui que... «Se montrer vertueux au combat, si par cas estoyent contraints». (Pantagruel); «Si par cas d'aventure il les saisit». (MONTAIGNE); «Si par cas on appelait, il avait toujours près sa chaire une grande espée à deux mains...». (BRANTÔME, Digression sur Louys XI).

   CAUCHON (PETIT —). Au jeu de dames, donner à son adversaire un petit cauchon, c'est bloquer sa dernière dame de façon à ce qu'elle ne puisse plus avancer ni reculer.

   CAUSE (À —). Parce que. Cette locution est très française, mais elle tombe en désuétude en France. Elle est en pleine vigueur ici.
   Pascal, La Bruyère, les meilleurs écrivains du «Grand Siècle», Descartes, surtout affectionnent cette manière de dire. «Pourquoi Dieu ne serait-il pas? Est-ce à cause qu'il est parfait?». (BOSSUET, Élevation [à Dieu sur tous les mystères de la religion chrétienne]).
   Le populaire de France en usait également. «(Mazarin) est pis qu'enragé contre les Parisiens, à cause qu'ils ont confisqué son office». (1ère conférence).
   Dans le passage suivant de Tartuffe, I: «Vous ne lui voulez mal et ne le re-




Source : POIRIER, Pascal. Le Glossaire acadien, édition critique établie par Pierre M. Gérin, Moncton, Éditions d'Acadie; Moncton, Centre d'études acadiennes, 1993, 500 p.