pour à grande vitesse: «Ma mère m'envoye à grand erre, / Par Dieu! Monsieur, pour vous guérir». (Ancien Théâtre français, I, p. 363).
EST-CE PAS? N'est-ce pas? Le n négatif, soit seul, soit accolé à pas ou point n'est guère en usage dans le parler des Acadiens. Il ne l'était pas, non plus, dans le français primitif, en tout cas, dans les phrases interrogatives. Dans ces derniers cas, les poètes ont encore licence de le supprimer: «Est-ce pas la naïveté germaine à la sottise et qualité de reproche?» (MONTAIGNE).
ESTOMAC (S'EN ALLER DE L'—). Voir aller.
ÉTAT (ÊTRE EN BON —). En bonne condition: Ce cheval est en bon état.
ÉTENDARD (L'— DU BON DIEU). L'arc-en-ciel.
ÉTRANGE (À L'—). Chez des étrangers, dépaysé: Je me sens à l'étrange ici. C'est de l'ancien français où étrange se disait comme chez les Acadiens, aujourd'hui, pour étranger, dans les locutions semblables à celle-ci.
ÊTRE (N'— PAS POUR). N'avoir pas l'intention de: Je ne suis pas pour vous le dire. Locution employée par les écrivains du Grand Siècle. Être pour, c'est être en faveur de quelqu'un: Je suis pour votre candidat.
ÉTRIVER (FAIRE —). Voir faire.
ÉTUDIER (— POUR FAIRE UN PRÊTRE). Étudier la théologie, aller au séminaire. Commentant cette expression, Émile Faguet conseille de ne pas trop se défaire des «provincialismes».
EUX (— AUTRES). Eux. «Il s'est fait un grand vol, par qui? — L'on n'en
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sait rien; Eux autres rarement passent pour gens de bien». (MOLIÈRE, L'Étourdi, IV, 9).
EUX (— DEUX). L'un et l'autre, tous les deux: Cette terre est à eux deux; «Eux deux courant le pays». ([D']AUBIGNÉ); «Lors eux deux ensemble mangent la proye». (MONTAIGNE). Nous disons aussi nous deux, pour lui et moi: On est venu vous voir, nous deux, Pierre, c.-à-d., Pierre et moi.
EXPRÈS (PAR —). Exprès, intentionnellement: Je ne l'ai pas fait par exprès; C'est fait par exprès. C'est un archaïsme.
FAIRE (— AU MÉTIER). Tisser. Les Canadiens disent: travailler au métier.
FAIRE (— BOUCHERIE). Tuer un goret, un boeuf.
FAIRE (— DE LA TOILE). Tomber en syncope, s'évanouir. (Nous disons évanouir).
FAIRE (— ÉTRIVER). Taquiner, agacer: Ne fait pas étriver cet enfant.
FAIRE (— L'APPROCHE DE). Approcher sans bruit. C'est un terme de chasse.
FAIRE (— LE PETIT PIED). Révérence que font les enfants en baissant la tête et retirant en même temps, le pied droit. Les Conférences parlent souvent de faire le pied de veau. Cette révérence ironique est à l'adresse des grands personnages. On dit aussi, en France, faire le petit genoux. Cette révérence consistait en un commencement de génuflexion.
FAIRE (— MANGER DE L'AVOINE). Faire manger de l'avoine à quelqu'un, c'est le supplanter auprès de sa blonde.
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