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Le Glossaire acadien

distingué; Sulte, Garneau, fils de l'historien, historien lui-même et poète, Marmette, les Hector Fabre, Jean-Charles Taché, Étienne Parent, Decelles, Dorion, Prévost, Gérin-Lajoie, [...] Alphonse Lusignan, L.-O. David3».


1874

En réponse à Benjamin Sulte qui considérait les Acadiens comme des Métis et qui le défia de prouver le contraire, il fait publier un essai intitulé Origine des Acadiens, dans lequel il prouve que les Acadiens ne se sont pas mêlés à d'autres groupes ethniques.


1875

Le 1er juin, il fait jouer, à Ottawa, à la salle Gowan, les Acadiens à Philadelphie, tragédie en cinq actes, écrite au début de l'année, au profit des victimes des troubles des écoles de Caraquet, et dans laquelle il tient lui-même un rôle4.

On peut situer vers cette année les débuts de la rédaction d'un premier manuscrit disparu du Glossaire acadien.


1876

Au cours de l'été, il fait un voyage de presque cinq mois qui le conduit dans la plupart des régions acadiennes: il visite le Nouveau-Brunswick, l'Île-du-Prince-Édouard, le Cap-Breton. Il en retire «la nécessité d'unir et de maintenir des liens entre les divers groupes acadiens pour assurer leur survivance et leur développement5».

Il est admis au Barreau du Québec: «J'étais avocat pour la province de Québec, mais n'avais jamais plaidé. Je m'étais fait recevoir avocat pour m'initier aux Pandectes de Justinien et tuer le temps, ma situation de maître de poste


3.   Pascal Poirier, «Mémoires», la Société historique acadienne, vol. 4, no 3, [1927] octobre-novembre-décembre 1971, VI, p. 129.
4.   Onésiphore Turgeon décrit minutieusement et en détail l'activité de P. Poirier comme pourvoyeur de fonds auprès de l'association pour la défense des «émeutiers» de Caraquet, grâce à ses relations: «Le procès fut de longue durée et d'une dépense considérable. Les moyens manquaient déjà et la fin n'était pas encore visible. Alors une dépêche fut envoyée à M. Pascal Poirier, lui demandant de s'adresser à la généreuse sympathie des Canadiens-français d'Ottawa et des environs pour venir en aide à leurs compatriotes, les Acadiens du Nouveau-Brunswick. M. Poirier était alors maître de poste à la Chambre des communes et étudiant en droit. M. Poirier fut même plus heureux qu'on pouvait s'y attendre et peu de jours après, une belle somme arrivait à M. Burns de la part de nos compatriotes d'Ottawa et de Québec. [...] Sans le secours pécuniaire dû à l'activité de M. Poirier, à Ottawa, les choses auraient pu prendre une autre tournure, et le résultat final aurait pu être bien malheureux» (Un tribut à la race acadienne, Mémoires, 1871-1927, Montréal, Ducharme, 1928, p. 28).
5.   G. Beaulieu, op. cit., p. 37. Dans deux lettres à Rameau de Saint-Père, datées du 21 juillet et du 6 décembre 1876 et conservées au CEA (fonds 2.1-15), P. Poirier donne des précisions sur l'itinéraire suivi et sur ses activités.




Source : POIRIER, Pascal. Le Glossaire acadien, édition critique établie par Pierre M. Gérin, Moncton, Éditions d'Acadie; Moncton, Centre d'études acadiennes, 1993, 500 p.