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Acadie d'abord. Février, 1954
Vol.1, No.1


" M A Î T R E  G U I L L A U M E "

Revue d'Information et d'Éducation politiques, économiques, Sociales.



Maître Guillaume


Ai-je besoin de vous introduire "Maître Guillaume" .
Nous faisons revivre ici, le premier journal acadien; peut-être le frêle ancêtre de la presse du Nouveau-Monde, assurément de l'Amérique du Nord.

Comme nous voulons nous attacher aux traditions ancestrales, comme nous voulons faire revivre cet atmosphère de liberté, cette liberté de conscience "que créé partout où il passe, le souffle vivifiant de L'Évangile", nous ne pouvons mieux faire que de tirer de nos plus anciennes archives historiques, la feuille monocopie créée en 1604-5 par le premier chef de l'Acadie: le noble Sieur de Monts.

Depuis, en 1867, nous avons vu Le Moniteur Acadien de Shediac, qui certes, joua humblement un rôle de très haute et très digne importance à l'époque de la renaissance acadienne. Pourquoi ce vaillant organe, l'ainé [aîné] de notre presse moderne, dut-il disparaître?

En 1885 parut à Bathurst Le Courrier des Provinces Maritimes.

En 1887 naquit l'Évangéline, l'ancêtre de notre quotidien actuel, qui, en suivant l'évolution de la presse moderne, perd son cachet distinctif acadien.

Peu avant la Grande Guerre 14-18, parut à Moncton, une feuille nationale et politique: L'ACADIEN, dont le fondateur, homme de grand talent, eut une fin soudaine et tristement tragique.
L'ACADIEN disparut entre les deux guerres.

Le MADAWASKA semble se complaire dans les limites de sa 'République'.

Depuis quelques années nous avons Le Fermier Acadien qui, même chez les fermiers, ne suscite grand enthousiasme ni mouvement notable.

Lors de la première Convention Acadienne, au cours de sa belle étude sur la presse, Mons. Ferdinand Robidoux cite ce mot d'un penseur: ".... que la liberté de la presse et les libertés du peuple devaient triompher ou tomber ensemble."

Eh bien, nous y sommes! ... faute de presse libre, nous le groupe ethnique Acadien, nous tombons, nous périssons. Malgré de notables réalisations matérielles, la pensée acadienne s'éteint, se meurt.

Maître Guillaume veut se donner pour tâche de faire revivre ce SOUFFLE d'antan, ce Souffle virile et fier de 1881:

"Notre nationalité est-elle distincte de celle des Canadiens? Notre histoire est-elle différente de la leur? Les Acadiens forment-ils um [un] peuple distinct. ... Qui pourrait le nier."
S.J. Doucet.

"Nous avons une histoire à nous; nous avons un passé malheureux qui nous est propre ... Aujourd'hui nous jetons un voile sur le passé et nous avançons avec confiance vers l'avenir."
Pascal Poirier.

"Car il faut bien l'admettre, les usages, les manières et les coutumes des Acadiens ne sont pas les mêmes que ceux des Canadiens .... Ils ont encore quelquechose de distinctif et qui les constitue pour ainsi dire un petit peuple à part ..."
F.X. COrmier.

"Montrez ... que vous êtes véritablement Acadiens et que vous voulez rester Acadiens. Ne rougissez pas d'un titre qui nous fait le plus grand honneur." M.F. Richard.

Voilà ce que veut Maître Guillaume: conserver l'Acadie aux Acadiens.





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Source : Maître Guillaume, Dorchester Crossing (N.-B.), vol. 1, n° 1 (février 1954).