" Or
suirai mon proposement. "
(Fl. et
Blanch, XIIIe siècle);
" Car Henri le
suioit tousjours en combattant. " (GEUSCLIN XIVe siècle.)
Froissart nous dit qu'ils "s'armèrent et
suirent leur Seigneur."
Les Acadiens, ici encore, sont en bonne compagnie.
L'ancien français avait
suir, suivre, sivre, siure, siévir, etc.
Notre prétérit
sui se forme régulièrement sur
suir.
Nous disons, à l'imparfait, je
suivais, comme à l'Académie.
Taiser – Taire
Nous disons
se taiser, (du latin
tacere) à côté de
se taire. Taire ne s'emploie guère, chez nous, que précédé d'un autre infinitif :
faire taire, pendant que
taiser est propre à tous les temps : Veux-tu bien te taire ? pour : Veux-tu bien te
taiser, nous est venu plus tard.
Taiser, taizir, tésir est l'ancienne forme romane, et le roman était le français de France
d'empremier1.
On trouve
taiser dans Cotgrave, et Louis XIII, " glorieusement régnant ", lorsque Razilly et d'Aulnay de Charnisay reprirent l'établissement de Port-Royal, à la Nouvelle-France, écrivait je ne sais à qui "Je l'ay
taisé. ., quand viendra le temps de le dire, se pourra faire. "
J'ai entendu : Il
s'est tai, dans le pays de Québec.
Comme Louis XIII, nous employons ce verbe à l'actif:
Taise ta goule.
La forme
taiser se retrouve, en français au subjonctif : il faut qu'il se
taise, et aussi à l'impératif :
taisez-vous. Nous disons
taisez-vous et aussi :
taise-toi. La vieille langue avait jusqu'à l'adjectif
taisible.
Tarder – Tarzer
Nous disons indifféremment ;
tarder et
tarzer. Les deux
1. – D'autrefois.
" Ki (celui à qui) Deus ad donné en science
De parler la boune éloquence
Ne s'en deit (doit) taisir ne (ni) celer. " Marie de FRANCE.