B, donne en Acadie exactement le son qu'il a en France.
Dans certains mots de la langue latine
b permute avec
v :
bervex, dont le français fait
brebis, et l'acadien
berbis, se disait aussi
vervex, à Rome, parmi le peuple. Je trouve chez nous quelques exemples de cette permutation :
pabot, pour
pavot1, ;
Bautour, nom propre pour
Vautour, nom d'oiseau.
C
La consonne
c est plus complexe dans le parler acadien.
Devant une autre consonne (
h, 1, r, sont les seules consonnes dont elle soit suivie), elle donne le son français.
C est dur, comme en français, devant les voyelles
a et
o, ainsi que devant les diphtongues
au et
ou :
carré, cordon, cause, coupable, etc. Il est doux et sifflant devant
é et
i :
cent, cendre, citron.
Mais suivi de la voyelle
u et des dipthongues
ui et
ai, il donne un son étranger au français officiel et que l'alphabet est tout à fait impuissant à rendre. L'orthographe ordinaire le traduit par
tch. Nous l'appellerons une shuintante palatale.
Ainsi dans
cul-de-sac, culbute, cultivé, culotte, curé, culture, etc., le
c acadien s'adoucit et prend un son qui est à peu près celui du
ch anglais dans
chip, cheese, Charles, choice.
La combinaison,
cui, à cause du son particulier de l'
u français, rend, en Acadie, une voix inconnue, je crois, aux autres langues.
1. – On connait cette saillie de Martial à l'adresse des Vascons (Basques) pour qui, dit-il en jouant sur les mots, vivere et bibere (vivre et boire) est la même chose.
On trouve parmi les inscriptions des Catacombes bixit pour vixit. A Rome, le peuple disait viviani pour bibiani, d'où Bibiane, nom propre.