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la cerise-à-grappe1 ; le berlingo2 ; la chicoutée3 ; le jargeau4 ; la poire-âcre5 : la maskabina6.
Les plantes légumineuses que nous cultivons portent à peu près toutes des noms français ; mais notre potager n'est plus ce qu'il était sous l'ancienne domination. En plus du faillot, du haricot, de la patate, que nous avons vus, nous avons en propre le naveau, qu'ils ont aussi en Berry et en Touraine.
Pour épices, nous avons la maniguette ou graines du paradis, dites aussi poivre de Guinée.
Mentionnons quelques mauvaises herbes : la vinette7, la queue de renard8, le crevard-de-brebis9, le chaton10. Quelques simples : la tannesie11 ; quelques herbes venimeuses : l'herbe-à-coupure12, le plantain.

La Voirie

Les chemins, même le chemin du roi13, n'étaient guère bien entretenus, sous l'ancien régime. Dans les terrains secs, passe encore : mais dans les terres basses, ils étaient presque impraticables. Pour franchir les mammequais et les mocauques, on pavait le fond de la chaussée de rollons14 posés transversalement. Les Anglais appelèrent ces routes, et nous les appelons après eux, des chemins de corderoy.

1. – Wild black cherry, en anglais.
2. – ?
3. – Framboise des bois.
4. – Gesse sauvage, la cathyrus sylvestris (?).
5. – Choke-berry, en anglais.
6. – Sorbier d'Amérique. D'un mot sauvage signifiant "graine à ours."
7. – Oseille sauvage.
8. – Prèle des champs. Equisetum arvense. L.
9. – Bernadette hérissée. Sheep bur, en anglais. Famille des borraginées.
10. – La massanette commune. Common cat-tail. Typha latifolia.
11. – De l'anglais tansy, genre tanacetum.
12. – Qui est peut-être l'herbe aux coupures de France, la grande consonde, ou l'orpin.
13. – Le grand chemin principal, entretenu par la corvée commune.
14. – Rouleaux de bois rond, roulons en vieux fr. "Et s'étaient fortifiés de roulliz (tronc d'arbres) et de bois coupé, etc. FROISSARD.




Source : POIRIER, Pascal. Le parler franco-acadien et ses origines, s.n., s.l., 338 p.