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GOUFFRER : Une étoffe gouffre, quand elle fait des faux-plis, des commencements de gots. Dans le pays de Québec, où l'on ne chouse pas, c'est goffrer que l'on dit.
GOULOTTE : Rigole sur la cimaise d'une corniche, par où les eaux s'écoulent. Mot employé par Victor Hugo dans les Misérables.
GOULU : Qui a une grosse capacité de goule, ou de gueule, safre. On trouve goulu, pour gourmand, dans Marot.
GOURGOUSSER : Se dit, en Québec, pour glousser. En vieux français se disait d'un liquide qui bout. En normand, gronder sourdement.
GOURMACHER : S'est dit, en vieux français, pour manger malproprement.
GOURMAND : Qui aime à se satisfaire le got, d'où gourmandise. L'r est intercalique.
GOURMANDER : Signifiait, autrefois, agir en gourmand.
GOURMET : Qui aime à s'introduire de bons morceaux dans le go.
GOUSSE : Gaîne, enveloppe, étui, en forme de got.
GOUSSE[?]AIN : Employé par Richepin.
GOUSSET : Creux de l'aisselle, petite poche.
GOUT, de gustum (prononcez goustoum) : Qui plaît au go. Goût et got sont apparemment le même mot. Se dit, en Acadie et au Canada, pour mauvais goût. Ce beurre a un petit gout. Je lui trouve un gout.
GOUTER : Opération du got dans le discernement des saveurs. Signifie aussi mauvais goût : Ce lait goutte la sûr. Ça goutte le vinaigre.
GOUTERON : Dans l'ancienne langue, partie de l'armure qui couvrait la gorge.
GOUTTE : En latin gutta (prononcez goutta) : Liquide sorti goutte à goutte d'un got. (Si non e vero...) S'est écrit gote, originairement. " La maladie appelée la goutte (d'où goutteux) a reçu ce nom, parce qu'on l'attribuait à des gouttes d'humeur. " Clédat.
GOUTTIÈRE : Qui fait fonction de got ; gutter, en anglais. Le latin populaire avait gutturiosum.




Source : POIRIER, Pascal. Le parler franco-acadien et ses origines, s.n., s.l., 338 p.