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LE THÉÂTRE

DE NEPTUNE EN LA

NOUVELLE-FRANCE.


Representé sur les flots du Port-Royal le quatorziéme de Novembre mille six cens six, au retour du Sieur de Poutrincourt du païs des Armouchiquois.

Neptune commence revetu d'un voile de couleur bleuë, et de brodequins, ayant la chevelure et la barbe longues et chenuës, tenant son Trident en main, assis sur son chariot paré de ses couleurs: ledit chariot trainé sur les ondes par six Tritons jusques à l'abord de la chaloupe où s'estoit mis ledit sieur de Poutrincourt et ses gens sortant de la barque pour venir à terre. Lors ladite chaloupe accrochée, Neptune commence ainsi.

NEPTUNE.

ARRÊTE, Sagamos (1), arréte-toy ici,
Et regardes un Dieu qui a de toy souci.
Si tu ne me conois, Saturne fut mon pere,
Je suis de Jupiter et de Pluton le frere.
Entre nous trois jadis fut parti l'Univers,
Jupiter eut le ciel, Pluton eut les Enfers,
Et moy plus hazardeux eu la mer en partage,
Et le gouvernement de ce moite heritage.

(1) C'est un mot de Sauvage, qui signifie Capitaine.




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Source : LESCARBOT, Marc. « Le Théâtre de Neptune en la Nouvelle-France », dans Les Muses de la Nouvelle-France, Paris, Jean Millot, 1612, p. 18-29.