Les marais sont sur les côtés nord et ouest, courant est et ouest le long du bassin des Mines."
C'est le 13 novembre 1911 que la Compagnie du chemin de fer Dominion Atlantic donna un bail de son chemin à la Compagnie du Pacifique Canadien, et peu d'années plus tard, M. Herbin vendit à cette Compagnie le terrain de dix-neuf arpents qui forme aujourd'hui le Parc Commémoratif de la Grand-Prée. Le 28 mai 1919, cette même Compagnie cédait aux Acadiens un morceau de terre de neuf mille six cents pieds carrés à certaines conditions. Les autorités du chemin de fer, ayant appris que feu le célèbre Philippe Hébert, de Montréal, avait fait, de sa propre initiative, quelques années auparavant, une maquette d'une statue d'Évangéline, chargèrent, au mois de mai 1919, M. J.M. Gibbon, agent général de publicité de la Compagnie du Pacifique Canadien, à Montréal, d'inviter M. Henri Hébert, fils du regretté défunt et aussi excellent sculpteur lui-même, à se rendre avec lui à la Grand-Prée avec la maquette modelée par son père. Là, il fut convenu que M. Henri Hébert se rendrait à Paris avec la maquette pour la faire couler. C'est M. Hoheviller, Alsacien de naissance, qui coula la statue. Elle a sept pieds de haut et est signée comme suit: Philippe Hébert, inv. (inventavit). Henri Hébert, sculp. (sculptavit). L'attitude est inspirée de cette phrase: "Pleurant le pays perdu". Évangéline quitte en pleurant le pays qu'elle ne devra jamais revoir et jette un regard douloureux en arrière. La statue a coûté au C.P.R. environ $3,5000. Le piédestal, qui est à peu près de la même hauteur que la statue, a été dessiné, ainsi que le parc, par M. M. Perey E. NOBBS, R.C.A. Le piédestal, cependant, a été érigé tellement à la hâte que les entrepreneurs n'ont pu suivre à la lettre les dessins de l'architecte. Les expéditeurs de la statue avaient annoncé par le connaissement que la statue se trouvait à bord du Tunisian, mais à l'arrivé de ce bateau à Montréal on constata qu'elle n'y était pas. Alors il y eut grand émoi à Montréal parmi les autorités du C.P.R., et après plusieurs jours de nombreuses recherches, on découvrit la statue sur les quais de Montréal; elle était arrivée à bord d'un autre bateau, le Kamarima. On s'empressa alors de l'expédier à la Grand-Prée, où elle arriva juste à temps pour être placée sur le piédestal, quelques heures seulement avant l'arrivée du train amenant les délégués de la presse impériale, à la Grand-Prée, le 29 juillet 1920. Voilà pourquoi le sculpteur Hébert, les membres |
Source : GAUDET, Placide. Le Grand Dérangement : Sur qui retombe la responsabilité de l'Expulsion des Acadiens, Ottawa, Ottawa Printing, 1922, 84 p.
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