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  LE GRAND DÉRANGEMENT 21
"Excellences de leur conférer; cela, sans doute, les encouragera à continuer avec zèle et avec vigueur dans le service de Sa Majesté quand l'occasion s'en présentera." 22

Cette dépêche de Robinson, du 30 juillet, ne parvint à Lawrence que le 9 novembre, en même temps que celle du 13 août venant du même.

CHAPITRE SEPTIÈME

Lawrence et son protecteur le comte d'Halifax.

Le sloop Otter de Sa Majesté, qui arriva à Halifax le 9 novembre 1755, n'ayant pu faire voile d'Angleterre avant le 27 août, puisque son commandant, le capitaine Innes, porteur des dépêches du secrétaire d'État et du comte d'Halifax, dut attendre qu'on lui remit les instructions des lords commissaires de l'Amirauté au commodore sir Richard Spry, à Halifax. Or, ces instructions sont datées du 27 août 1755, et il est possible que l'Otter ne levât pas l'ancre ce jour-là, mais quelques jours après. Ce sloop fit escale à Terreneuve, mais j'ignore combien de temps il y resta. Ce qu'il y a de certain, c'est qu'il jeta l'ancre dans le havre d'Halifax le 9 novembre 1755 23, et le capitaine s'empressa de remettre à Lawrence les dépêches qui lui étaient adressées. Il y en avait une du 30 juillet, deux du 13 août, et une du comte d'Halifax. Je ne connais pas la teneur de la lettre du comte d'Halifax, mais par la réponse que Lawrence lui fit, on peut s'en former une idée. C'était une lettre de félicitation pour s'être emparé des forts de Beauséjour et de Gaspareau. La dépêche de Lawrence est datée d'Halifax le 9 décembre 1755, et débute comme suit: "Milord: Depuis ma lettre du 18 octobre transmise à Votre Seigneurie par l'amiral Boscawen, j'ai eu l'honneur de recevoir une lettre de Votre Seigneurie datée du mois d'août et remplie d'éloges sur mon administration."

Lawrence le remercie de ses compliments et dit que toute son ambition est de mériter tous ses éloges, mais il croit qu'il aura beaucoup à faire à l'avenir; cependant, il pense que le chemin du succès est maintenant assuré et que, dans son opinion, rien ne peut donner plus d'espérance que "le résultat heureux, bien que dispendieux, de l'expulsion de ces misérables et perfides Français Neutres." Il dit que quelques-uns de ceux qui se sont échappés ont l'audace de déclarer que les Français reprendront possession


(22) C.O. 5, vol. 16, fol. 212.
(23) Admiralty Secretary In Letters.




Source : GAUDET, Placide. Le Grand Dérangement : Sur qui retombe la responsabilité de l'Expulsion des Acadiens, Ottawa, Ottawa Printing, 1922, 84 p.