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50 LE GRAND DÉRANGEMENT  
les maisons françaises et mirent leurs animaux dans les granges, Old Barns, près de Truro, sur la baie Cobequid, est nommé d'après les granges françaises qui s'élevèrent là pendant longtemps, et jusque vers 1866 une vieille grange acadienne, avec un toit en chaume, s'élevait sur une petite colline vis-à-vis la maison de Ross Chapman, sur la rue Church, Cornwallisé Pendant longtemps elle servit de résidence au colonel Kerr, qui alla finalement se fixer à Parrsboro, et l'hon. Samuel Chipman s'en rappelait bien. Dans Horton, plusieurs des maisons du village de la Grand-Prée étaient encore debout longtemps après l'arrivée des colons de la Nouvelle-Angleterre, et une description minutieuse de l'église a été transmise jusqu'à nos jours."

Qu'est devenu le manuscrit de cette transcription de l'église de la Grand-Prée? Ce serait une pièce très importante à découvrir.

Où se trouvait cette église? Est-ce vraiment sur le site qu'on indique de nos jours? On ne peut en douter.

La première église, qui était de petite dimension et qu'on peut appeler chapelle, a été bâtie sur une île, aujourd'hui disparue. Qu'on en juge par l'extrait suivant tiré de l'État présent de l'Église et de la colonie française dans la Nouvelle-France. C'est au mois de juillet 1686 que Mgr de SAINT-VALLIER s'arrêta aux Mines en revenant de Beaubassin. Voici: "De là je passai aux Mines: c'est une habitation qui s'appelle ainsi à cause du voisinage d'un rocher où, selon toutes les apparences, il y a une mine de cuivre, qu'on nous fit voir en passant. Les habitants sont des jeunes gens bien faits et laborieux, qui sont sortis de Port-Royal, comme ceux de Beaubassin, dont ils ont suivi l'exemple, pour dessécher leurs marais. J'employai un jour entier à contenter leur dévotion; le matin je fus occupé à les exhorter, à les confesser et à les communier à ma messe, et l'après-dînée à baptiser quelques enfants, et à terminer des divisions et des procès.

Ils me pressèrent en partant de leur donner un prêtre, et ils me promirent non seulement de le nourrir, mais encore de lui bâtir une église et un presbytère dans une île appartenant à l'un d'eux, que me l'offrit à ce dessein, ou toute entière, ou en partie, selon qu'on en aurait besoin."

Tout me porte à croire que le colon qui offrit de céder le terrain qui, à marée haute, formait une île - pour y bâtir une église et un presbytère - était un jeune homme de 32 ans nommé Pierre Thériault, marié l'année précédente à Cécile Landry, née à Port-Royal en 1664, fille de René et de Marie Bernard. Lui aussi avait vu le jour à Port-Royal en 1655, et était fils de Jean Thériault et de Perrine Bau. Voici ce que dit de lui le sieur DeGoutin au ministre.





Source : GAUDET, Placide. Le Grand Dérangement : Sur qui retombe la responsabilité de l'Expulsion des Acadiens, Ottawa, Ottawa Printing, 1922, 84 p.