page



 
APPENDICES



Appendice "A"

L'ÉGLISE ST-CHARLES DE LA GRAND-PRÉE.

Tous ceux qui ont écrit, à ma connaissance, sur la Grand-Prée, s'accordent à dire que Winslow fit incendier l'église de cette localité à l'automne de 1755, après de départ des navires emmenant les Acadiens en exil. En cela ils se trompent, car l'église de ST-CHARLES de la Grand-Prée ne subit pas le même sort que celle de St-Joseph de la Rivière-aux-Canards, qui fut incendiée au commencement du mois de novembre de cette même année.

On sait que, le 18 août 1755, Winslow jetait l'ancre dans la rivière des Gaspareaux et, le lendemain, il établissait son camp entre l'église et le cimetière. Il transforma l'église de ST-CHARLES de la Grand-Prée en place d'armes et le presbytère lui servit de résidence. Il demeura là jusqu'au 13 novembre 1755, alors qu'il partit pour Halifax, où il arriva le 19 du même mois. Il laissa le capitaine Osgood pour commander à sa place et déporter ce qui restait des habitants que, faute de navires, on n'avait pu embarquer. C'est pourquoi un bon nombre des maisons de l'ancien village de la Grand-Prée ne furent pas incendiées, non plus que l'église.

Osgood et son détachement hivernèrent à la Grand-Prée, semble-t-il, et après leur départ, en 1756, cette localité fut entièrement abandonnée jusqu'en 1760, quand arrivèrent des colons de langue anglaise venus du Connecticut; alors la Grand-Prée fut baptisée du nom de Horton. Celle appellation de Horton est aujourd'hui disparue.

Je détache du Kentville Chronicle le passage suivant publié en 1885: "C'est une erreur de supposer que le colonel Winslow et ses troupes ont brûlé et détruit toutes les bâtisses appartenant aux Français à Horton, Cornwallis ou Cobequid. De fait, les Acadiens ne furent tous emmenés de Grand-Prée qu'en décembre 1755, et pendant le temps qui s'est écoulé entre septembre et décembre de cette année, plusieurs des résidences furent occupées par les Acadiens eux-mêmes, et quand les colons du Connecticut arrivèrent pour la première fois dans Horton en 1760, et dans Cornwallis en 1761, bon nombre d'entre eux se retirèrent dans





Source : GAUDET, Placide. Le Grand Dérangement : Sur qui retombe la responsabilité de l'Expulsion des Acadiens, Ottawa, Ottawa Printing, 1922, 84 p.